Depuis 25 ans, la République Démocratique du Congo (RDC) est déchirée par des cycles de conflits largement ignorés des médias et de la communauté internationale. Les victimes se comptent par centaines de milliers, voire par millions.
Malgré la présence de 20.000 Casques bleus des Nations unies depuis plus de 20 ans, la culture de l’impunité alimente la perpétuation des massacres jusqu’à ce jour et de nombreux bourreaux occupent des positions de pouvoir, mettant ainsi à mal toute initiative sérieuse de justice et de paix.
Avec le Docteur Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018, le réalisateur Thierry Michel continue son plaidoyer contre l’impunité qui y règne depuis 25 ans, avec un nouveau film « L’Empire du Silence » qui prolonge son précédent film au Congo, « L’homme qui répare les femmes » sur le travail du docteur Denis Mukwege auprès des femmes violées en RDC.
« L’Empire du Silence » dénonce ces violences, et l’impuissance des organisations internationales à y mettre fin, et appelle à une réaction forte des autorités congolaises et de la communauté internationale.
Le temps est venu de garantir aux Congolais le respect de leurs droits à la justice, à la vérité, à des réparations et à des garanties de non-répétition des atrocités pour mettre un terme à l’un des chapitres les plus sombres et tragiques de l’histoire congolaise, africaine et même mondiale, car il s’agit d’un des conflits les plus meurtriers aux conséquences humanitaires dévastatrices - en termes de réfugiés/déplacés et de femmes violées - depuis la 2e guerre mondiale.
Pourquoi cette campagne sur les réseaux sociaux ?
Une campagne internationale « Justice for Congo » a été mise en place pour sensibiliser et mobiliser un public le plus large possible et exercer une pression sur les responsables du chaos organisé en RDC.
L’objectif est que les autorités congolaises et la communauté internationale soient obligées de mettre en œuvre les recommandations du rapport Mapping des Nations Unies, publié il y a déjà 11 ans, pour qu’une justice indépendante et impartiale soit mise en place pour poursuivre et juger les crimes les plus graves commis en RDC, et permettre ainsi que le peuple congolais puisse enfin avancer sur le chemin de la paix durable par la justice et l’instauration d’un État de droit redevable.
Un des outils de cette campagne est présenter le film dans les cinémas, et surtout devant les grandes organisations internationales telles que le Conseil des Droits de l’Homme, les Nations Unies, le Congrès américain, le parlement Européen, et bien sûr dans les provinces martyres du Congo, avec le soutien de différentes personnalités dont le Docteur Mukwege.
Nous sommes tous concernés ! Nos ordinateurs, nos tablettes et téléphones portables, les voitures ou les vélos électriques, les éoliennes… toutes ces nouvelles technologies qui font partie de notre quotidien et qui sont liées au progrès de nos sociétés sont construites avec les minerais des conflits extraits à l’Est du Congo, et au lieu d’être une source de développement pour les populations locales, l’exploitation et le commerce illégal de ces ressources minières stratégiques sont intimement liées à de graves violations des droits humains et profitent principalement aux multinationales et à une oligarchie corrompue.
Objectifs :
À l’instar de n’importe quel peuple, les Congolaises et les Congolais ont droit à la justice, à la vérité, à des réparations et à des garanties de non-répétition.
Ainsi nous plaidons aux côtés du Dr. Mukwege pour l’adoption et la mise en œuvre d’une stratégie nationale holistique de justice transitionnelle en RDC, incluant des mécanismes judiciaires et non judiciaires, en tenant compte de la dimension internationale des conflits qui ont ravagé la RDC depuis un quart de siècle. Vous trouverez la Note de plaidoyer de la Fondation Panzi en cliquant ici.
Ainsi, nous exigeons des :
Des réformes institutionnelles et des garanties de non-renouvellement des atrocités : en priorité, l’assainissement (vetting) du secteur de la sécurité en mettant à l’écart de leur position de pouvoir les agents de l’Etat – en particulier ceux de l’armée, de la police, des services de renseignements et de l’appareil judiciaire – qui ont été impliqués dans des violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire ;
Des mécanismes judiciaires (de poursuites pénales) : mise en place d’un Tribunal pénal international ad hoc pour la RDC (TPI) ou un tribunal pénal spécial hybride ainsi que des chambres spécialisées mixtes au sein du système judiciaire congolais pour rendre justice aux victimes et mettre fin à l’impunité des crimes les plus graves #LaJusticeNeSeNégociePas ;
Des programmes de réparation : tant judiciaire qu’administrative (matérielle ou symbolique, individuelle ou collective) ;
Des mécanismes de recherche de la vérité : mise en place de Commissions de la Vérité – au niveau de la région des Grands Lacs, au niveau de la RDC et au niveau des Provinces martyres et encourager les mécanismes non officiels de recherche de la vérité, notamment toutes les initiatives de préservation de la mémoire historique qui émanent des acteurs de la société civile (journées et cérémonies commémoratives des victimes des massacres, construction de monuments ou d’un Mémorial en ligne, demandes d’exhumation des fosses communes, le soutien à la diffusion du film « L’Empire du Silence » à travers le monde, en collaboration avec de nombreuses organisations de défense des droits humains.
Un prérequis indispensable à ce processus de justice transitionnelle consiste à sécuriser les preuves des crimes les plus graves. Ainsi, nous réclamons en urgence le déploiement d’une équipe d’enquêteurs intégrées au Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, comprenant entre autres des experts en anthropologie médico-légale, pour exhumer les nombreuses fosses communes afin de collecter et préserver les éléments de preuve d’actes susceptibles de constituer des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide perpétrés en RDC.
En outre, une campagne « WANTED » visant les principaux responsables de la tragédie congolaise va être lancée et nous poursuivons nos efforts de plaidoyer pour que la base de données confidentielle listant les auteurs présumés des crimes répertoriés dans le rapport Mapping soit divulguée, en vue de réduire leur capacité de nuisance et d’élargir le régime de sanctions de l’Union européenne et des Etats-Unis.
Que pouvons-nous faire ? Chacun peut agir à son niveau et être un catalyseur pour le changement :
Interpeller ses politiciens, au niveau national et européen en leur demandant les actions concrètes qu’ils comptent prendre ;
Se joindre au « Plaidoyer pour une Stratégie nationale holistique de justice transitionnelle en RDC » mené par le Prix Nobel de la Paix, le Dr. Mukwege et de nombreuses OSC congolaises actives dans la lutte contre l’impunité ;
Rejoindre la campagne WANTED ;
Partager les campagnes sur les réseaux sociaux #justiceforcongo et #LaJusticeNeSeNégociePas ;
Faire des dons pour développer les outils de cette campagne (traductions, capsules supplémentaires, …). Pour faire un don cliquez ici.
Signer la pétition à destination de la Présidence de la République Française afin de briser l'empire du silence et de combattre l'impunité en RDC avec le soutien de la France. Cette pétition est à retrouver ici.
De nombreuses organisations de la société civile congolaise ont déjà marqué leur adhésion à cette stratégie.
L'Assemblée Nationale française a d'ores et déjà émis une proposition de résolution relative aux différentes recommandations du Rapport Mapping.
À travers une déclaration commune, plusieurs associations se sont rassemblées afin d'interpeller et de mobiliser la société civile au sein de ce combat.